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Civilisation?

Un auteur connu a écrit dans l'un de ses romans, fort captivant du reste, que l'homme était manifestement d'origine extraterrestre car lui seul avait du engendrer tout ce désordre pour assurer sa survie, alors que toutes les autres espèces vivent en harmonie avec leur environnement, leur biotope. Il y a quelques années, lorsque j'ai pris connaissance de cette hypothèse, elle m'a fait beaucoup rire, ce qui était sans doute le but de l’auteur.

Aujourd'hui, sans défendre cette façon de voir les choses, je pense que l'on peut néanmoins s'interroger sur l'inconcevable capacité destructrice des humains. Il semblerait que la première civilisation, Sumer, n'ait laissé derrière elle qu'un désert, le désert d'Irak, alors qu'elle était apparue dans un endroit luxuriant. A force d'irrigation, d'expansion, d'utilisation de ressources naturelles, les sumériens ont fini par tuer littéralement le lieu au sein duquel ils étaient présumés s'épanouir. Ils l'ont fait très vite car ils occupaient une toute petite partie de l'espace terrestre. Nous, il va nous falloir un peu plus de temps car nous nous attaquons à la terre entière.

Pour autant, de quoi sommes-nous responsables? Il y a sur terre une bande de richissimes malades, sans foi ni loi, qui exploite tout ce dont ils peuvent tirer parti. Ils pillent, ils volent les populations, ils spolient, ils rackettent au mépris de tout ceux qu'ils peuvent léser. Une partie de leur butin doit être transformée par d'autres populations, tout aussi spoliées, afin que des biens de consommations s'offrent à nous, occidentaux, dans une profusion macabre et indécente sans cesse renouvelée.

Mais, cela, je l'ai déjà écrit plus bas. Quel genre de créature sommes-nous, pour ainsi nous repaitre de la sueur et du sang des autres? Combien de temps allons-nous encore limiter notre univers au boulot-télé-consommation? Comment avons-nous pu aller aussi loin? Nous croyons percevoir la réalité, mais celle-ci n'est que culturelle. Nous devrions connaître le sang que nous avons sur les mains, par le simple fait d'utiliser certains objets! Et le pire, c'est qu'on nous répète inlassablement que nous devons être en possession de tout ces objets. Nous devons, de plus, les renouveler constamment. Et nous ne demandons qu'à le croire. Ceux qui changent trop souvent de téléphone, de voiture ou d'ordinateur ont-ils bien conscience de la détresse que leur comportement implique? Je crois qu'il suffirait d'un tout petit pas en avant pour tirer leur conscience vers une vérité qui existe déjà pour eux de façon léthargique.

Il n'existe dans le règne animal aucun autre exemple de cette gabegie inconvenante. Sans notre « civilisation », la terre aurait pu héberger la vie de façon quasi éternelle. Qui est l'homme pour avoir pu créer cette monstruosité? Nous sommes si peu évolués en vérité que des minables petits économistes ont pu dire et écrire que l'homme de cro-magnon était déjà un consommateur dans l'âme! Et bien sur qu'il fallait à tout prix satisfaire ses instincts!

D'un point de vue différent, la nature offre à nos yeux de nombreux exemples que nous nous acharnons à ne pas suivre. Car qui est responsable? Celui qui fait ou celui qui laisse faire? les richissimes cyniques précédemment cités ne font qu'exploiter notre insatiable appétit de consommation. Si chacun d'entre nous, à l'instar des indiens d'Amérique, ne prélevait que ce dont il a réellement besoin, nous pourrions être là pour l'éternité. Mais notre culture a fait de nous des prédateurs de la pire espèce.

On se demanderait parfois si nous ne sommes pas en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Si cela est vrai, comment est ce possible? C'est si simple qu'il est étonnant que personne ne s'en soit encore rendu compte. Ceux qui organisent le pillage sont une poignée, tout aussi mortels que nous. Attirés sans doute par un profit colossal, leurs scrupules ont péri dans les limbes de l'irresponsabilité. Lorsque la fin de tout cela arrivera, ils seront morts, et peut-être nous aussi. Mais nous, nous sommes manipulés du matin au soir pour ne pas nous poser toutes ces questions. Entre le boulot et la télé? Notre devoir de citoyens, nous a-t-on même dit, est de consommer. Les « politocards » sont friands de ce genre de déclarations, ce qui les place tous, sans exception, au rang d'irresponsables pour cause d'ambitions excessives. Nous sommes tellement anesthésiés que nous n'avons même plus la possibilité de recourir à notre esprit critique. Car la poignée de grands malades qui tire profit de tout cela cesserait d'exister au sein d'une humanité réellement responsable. L'insoutenable vérité est que notre naïveté est le moteur de cet invraisemblable gâchis. Mais il ne faut pas s'y tromper, notre naïveté ne nous dédouane aucunement de notre responsabilité.

Toute la perversité de notre système est de nous exploiter, tout en faisant revenir jusqu'à nous d'infimes bribes auxquelles nous tenons plus que tout. La « sécurité sociale » ainsi que toutes sortes d'assurances en font parties, mais la plus addictive de ces bribes est sans aucun doute notre capacité à consommer qui fait parvenir jusqu'à nous tout un tas d'objet que nous demandons et redemandons dans une spirale qui a déjà signé notre perte. L'important est que nous croyions être en sécurité et, étonnamment, consommer est ce qui nous donne la plus illusoire sensation de sécurité.

Pourtant, Benjamin Franklin l'a dit il y a déjà presque trois cents ans, « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux ».

Mais alors, que faire? Puisque le système nous rend captifs, nous ne pouvons donc pas en sortir? Je crois, pour ma part, et c'est ainsi que j'ai orienté ma vie au sein de ce système que je n'ai pas pu quitter non plus, qu'il est nécessaire d'adapter nos comportements à la situation. Nous dépendons certes d'un système mais l'inverse est aussi vrai et nous pouvons contraindre le changement. Les code-barres nous renseignent sur la provenance de tous les produits que nous achetons. Alors il ne tient qu'à nous de bannir de nos achats les produits en provenance des états voyous qui sont beaucoup plus nombreux que ce qu'on nous en a dit. Après il y a les sociétés dont nous connaissons tous la capacité de nuisance envers notre planète. Là c'est un exemple, mais nous devons prendre le temps d'obtenir de plus amples renseignements. Ensuite il est plus que jamais nécessaire de garder nos appareils électroniques le plus longtemps possible, même si l'évolution logicielle tend à rendre le matériel obsolète très rapidement. La durée de vie de nos voitures est beaucoup plus longue que le temps que nous mettons en moyenne à les changer.

Si vous faites preuve d'imagination, vous trouverez quantité de moyens pour contrecarrer le Système. Mais il faudra le faire à votre échelle car, mis à part la poignée de malades qui tirent les ficelles, personne n'a le pouvoir de changer le monde à lui tout seul. La prochaine révolution sera celle de nos mentalités. 1789 n'a jamais été ce que l'on a voulu nous faire accroire.

Un dernier mot. La fortune de la famille Rothschild est estimée aux environs de 100 000 milliards de dollars. Ce qui fait un peu plus de 14000 dollars par personne vivant sur cette terre. Comprenez-vous pourquoi on vous répète sans cesse que le capitalisme est la seule solution viable? Et comprenez-vous aussi pourquoi on vous répète aussi que c'est la crise? Pour le bénéfice de qui croyez-vous devoir vous serrer la ceinture?