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Ecologie?

On me répète que je suis responsable de l'état de la planète et j'ai de plus en plus de mal à le supporter! La masse grouillante des êtres humains qui encombrent le sol de notre planète n'est rien d'autre qu'un gigantesque élevage qui n'existe qu'au profit d'une poignée d'entre nous. Quand je dis « entre nous », j'ai un doute, mais je suis incapable de le formuler plus concrètement. En effet, le point de vue biologique mis à part, je ne suis pas sur que les « éleveurs » puissent être assimilés au bétail.

La planète se meurt.

On nous dit ici et là qu'il nous reste moins de dix ans pour changer nos habitudes de CONSOMMATION mais en réalité, le marketing, qui a comme unique mission de nous faire ingurgiter les milliards d'objets inutiles (mais indispensables à notre bonheur) produits à chaque instant se porte à merveille. On me répète inlassablement que je produis trop de déchets mais est ce moi qui vais les jeter par milliers de tonnes au large de la Somalie, ou ailleurs? Ça coûte probablement moins cher que de les incinérer. Quelle honte absolue! Est ce moi encore qui suis responsable des décharges hautement toxiques à ciel ouvert en Afrique? L'on pourrait certainement me répondre que si je consommais moins je produirais moins de déchets, mais si je consomme, c'est bien à cause des marketeux qui occupent toute leur vie professionnelle, et peut-être plus, à s'immiscer dans mon esprit pour me rendre toute cette merde indispensable. Et, encore une fois, pour le profit de qui?

Du temps du peu regretté Nicolas S, on a même pu entendre quelques larbins de service asséner que la consommation était un acte civique!!!

Objectons immédiatement que tout cela se fait pour la santé de l'économie. Ah bon? On a jamais autant produit et, depuis l'année de mes quatorze ans, on me répète que je vis dans un monde en crise! Cela revient donc à reconnaitre que dans les années soixante, alors qu'on produisait avec un rendement divisé au moins par quatre par rapport à maintenant, on vivait beaucoup mieux. Pour qui veut bien se poser quelques questions et aller au delà des apparences imposées, notre monde ne tient pas debout et l'interprétation que l'on en fait encore moins.

La croissance à marche forcée nous mènera tout droit au désastre d'ici peu. Mais toujours pour le profit de qui? Albert Jacquard l'a très bien décrit dans un livre qui date de 1994 paru sous le titre « J'accuse l'économie triomphante ». Encore une fois, considérer à chaque instant que nous sommes le bétail d'un élevage planétaire est salutaire et conduit à une remise en question de tout ce que l'on tente de nous faire accroire (définition d'accroire: croire quelque chose qui n'est pas vrai en se laissant influencer à tord).

Non je ne suis pas responsable de toute cette pollution. Tout au plus puis-je tenter de gérer mes déplacements en essayant de les regrouper. L'obsolescence programmée n'est pas un mythe et n'existe que pour nous pousser à toujours racheter ce qui est déjà en notre possession. En 2005, j'ai acheté un caméscope Canon, marque supposément réputée, qui a rendu l'âme au bout de dix-huit mois. Est ce normal? Aux yeux des industriels, ça l'est très probablement, même si les marketeux tentent avec un succès exaspérant de nous persuader de la fiabilité de ce que l'on achète.

A mon échelle, je ne peux pas faire grand chose de plus. J'ai acheté récemment un horloge dont le mécanisme était défectueux. Le vendeur m'a fait savoir que pour me faire rembourser, je devais lui fournir la preuve de la destruction irrémédiable de l'horloge. J'ai donc du acheter pour moins de deux euros un mouvement d'horlogerie chinois qui est arrivé jusqu'à moi avec une empreinte carbone désastreuse. Ai-je choisi la peste ou le choléra?

Le pire, comme je l'ai déjà écrit plus bas, c'est que l'immense majorité des êtres humains ne veulent en aucun cas s'affranchir de cette triste condition bovine, car la véritable liberté a un prix très lourd à payer, c'est qu'il faut constamment tenir sa vie à bout de bras. La sécurité est à jamais incompatible avec la liberté. Mais aujourd'hui, ce que veut le bétail, c'est la sécurité et rien d’autre.

D'ailleurs chacun, s'il le voulait, pourrait observer qu'aujourd'hui, chaque fois qu'on nous enlève une liberté ou qu'on nous impose une contrainte, c'est toujours et toujours pour notre « sécurité ».

L'autonomie réelle est une illusion dans ce monde où tout appartient aux plus forts. S'installer sur un lopin de terre pour y produire sa nourriture est certes un pas en avant mais il faudra toujours payer sa dîme au fisc.

Donc je refuse que l'on me manipule à chaque instant pour que j'achète le plus d'objets possible et qu'ensuite on vienne me faire la leçon en insistant sur mon irresponsabilité.